La saintete de l’homme est participation au mystere divin
L’INITIATION AU MYSTERE
La sainteté de l’homme n’est pas quelque chose qui le rend indépendant du Christ, une perfection qui lui permet d’exister sans Lui. C’est le Mystère rendu présent en l’homme. Toute justice de l’homme est annulée, détruite. Il n’y a plus que le Christ : sa mort et sa résurrection car ce ne serait pas le mystère s’il n’y avait pas sa révélation et sa participation ; la présence du mystère chrétien exige et suppose la sainteté de l’homme à travers laquelle le mystère lui-même se révèle et s’accomplit. La vie de l’homme fait partie du Mystère de Dieu. Raison pour laquelle le mystère de Dieu c’est le Christ : le Christ total qui n’est pas seulement l’Incarnation du Verbe mais aussi l’incorporation de tout l’univers et de tout homme dans le Christ. Le Mystère du Christ devient le Mystère de l’Eglise : l’acte de la mort et de la résurrection de Jésus devient, à travers tous les temps et tous les espaces, l’acte, la vie de toute l’humanité. Et le Mystère, c’est la Messe. C’est ainsi qu’est possible la participation au Mystère de Dieu : le Mystère du Christ devient le Mystère de l’Eglise, le Mystère de Dieu devient le mystère de toute l’humanité dans la Messe qui est ainsi appelée le Mystère par excellence de la foi chrétienne : mysterium fidei. La Messe n’est pas une prière mais un acte – fractio panis – un acte qui est à la fois acte de Dieu et acte de l’homme : l’Acte de Dieu qui devient l’acte de l’homme. Sans la participation au Mystère et par conséquent sans la Messe, il n’y a pas l’homme et il n’y a pas non plus Dieu. Autrement dit, il y a d’un côté l’enfer, le vide épouvantable d’une éternité sans Dieu et de l’autre la Transcendance infinie d’un Dieu qui n’a aucun rapport avec le monde. Mais le chrétien vit dans l’omniprésence du Mystère divin. Cette omniprésence est le fondement de toute sa vie en tant qu’unique réalité finale, la vie de tout le monde. Toutes les choses se réalisent en Lui. Ce ne sont pas les hommes et les choses qui donnent vie au Mystère : au contraire, c’est le Mystère qui fait la réalité de toutes les choses, c’est leur vérité ultime, leur unique vie.
Toute ma misère n’enlève rien à Dieu. Le Mystère est présent et est absolument parfait : je ne dois que m’ouvrir à sa révélation, je dois l’accepter de manière à ce qu’il soit ma vie. Un enseignement profond ! Le bon larron a été le premier saint à entrer dans le Règne de Dieu.
Tous les péchés de l’univers ne peuvent en aucune manière diminuer le don de Dieu, justifier une quelconque crainte que quelque chose d’irréparable se soit réalisée parce que tout est déjà prévu et racheté. Si je crois, aucun péché du monde ne peut m’éloigner du salut, aucun péché ne peut m’enlever une once de confiance si j’espère. Ma foi et mon espérance sont en Dieu, elles sont Dieu Lui-même. Ni le péché de l’homme, ni une présumée justice : il n’existe plus que le Christ. Il n’y a aucune justice humaine qui soit au-dessus de la Sainteté de Jésus, aucun péché qu’Il n’ait déjà pris sur Lui et qui puisse rendre inutile le sacrifice rédempteur : le Mystère du Christ. Non plus le passé ou le futur mais un acte unique qui consume en lui tous les temps. Le malin n’a plus aucune puissance et ne peut plus interférer dans les desseins de Dieu. Toute la méchanceté de l’enfer ne peut rien contre Jésus précisément parce qu’elle s’est aggravée, s’est reversée sur Lui ; Il a tout détruit dans sa mort.
Le vrai péché de l’homme, l’unique qui soit resté, c’est la négation de Son amour, c’est le fait de s’exclure du Christ et l’unique loi de la vie de l’homme, c’est de s’immerger en Christ, de se noyer dans le Mystère, de se perdre comme dans le noir pour le monde qui est profane au Mystère, dans l’immensité de la Lumière.
L’unique réalité c’est le Christ, l’unique vie. Tout a été jeté, consumé, détruit. Il n’y a plus le péché de l’homme ni sa sainteté : il n’y a que et il n’existe que le Mystère d’une éternelle Miséricorde : la révélation de Dieu en Christ, le don de Dieu dans son Fils Unique !
Tiré du Mystère Chrétien au Cours de l’Année Liturgique